Article18. November 2024

Les meilleurs films d’animation de 2024 (à ce jour)

Les meilleurs films d’animation de 2024 (à ce jour)
© Frenetic Films AG / © The Walt Disney Company (Switzerland) GmbH / © Annecy 2024 / © 2024 Netflix, Inc. / © Dreamwell Sacrebleu

Du carton de «Vice-Versa 2» au nouveau film de Claude Barras, voici une sélection des meilleurs films d’animation découverts, à ce jour, par notre rédaction en 2024.

(Modifié le 19 novembre 2024)

Après le sacre en juin dernier du film australien «Mémoires d'un escargot» au Festival international du film d'animation d'Annecy, la sortie le 16 octobre de «Sauvages» de Claude Barras (présenté à Cannes et à Locarno), revenons sur les films animés qui ont, à ce jour, marqué l’année 2024 et enchanté notre rédaction. Cet article inclut les contributions de Maria Engler, Maxime Maynard, Peter Osteried, Lysann Leyh et Marine Guillain. La sélection sera mise à jour au fur et à mesure de l’année.

«Le Robot Sauvage»

ROZZUM 7134, surnommé «Roz», est un robot programmé pour faciliter la vie de l’humanité. Mais une tempête l’écrase sur une île occupée seulement par une population animale. Sans but ni tâche à accomplir, il erre. Lorsqu'il découvre un œuf rescapé d’un accident, Roz décide de s’occuper du petit canard qui en éclot. Et la machine prend son rôle très à cœur. Dans cet environnement sauvage auquel elle n’appartient pourtant pas, elle évolue et, petit à petit, découvre l’amitié, la solidarité et l’amour familial.

«Le Robot sauvage», «The Wild robot» en V.O, c’est d’abord une trilogie littéraire pour enfant de l’écrivain Peter Brown. Introduit à cet univers futuriste grâce à sa fille, Chris Sanders, réalisateur à l’origine de «Lilo et Stitch», «Les Croods» ou encore«Dragons», adapte admirablement l'histoire. Si l’humour surprend agréablement le public plus âgé par des blagues décalées et parfois sombres particulièrement efficaces, c’est surtout l’émotion qui fait du film un divertissement réussit. - MM

«Sauvages»

Huit ans après «Ma vie de Courgette», le Valaisan Claude Barras raconte l’odyssée de l’adolescente Kéria, de son jeune cousin Selai et du bébé orang-outan Oshi à travers la jungle de Bornéo. En tentant de rejoindre le village de Selai au cœur de la forêt ancestrale, mais menacée, tous trois vont se heurter au conflit qui oppose les habitants aux compagnies forestières.

Après le décor d’un foyer pour enfants dans son premier long métrage, le travail en stop motion de Claude Barras et son équipe effectué sur chaque détail de la riche et luxuriante nature épate : cascade, feu, jeu d’ombres et de lumières ravissent nos mirettes. À la fois conte familial, récit initiatique et fable écologique, «Sauvages» (lire la critique complète ici), aborde avec intelligence, humour et délicatesse les thèmes de la transmission entre les générations et de la déforestation. - MG

«Vice-Versa 2»

Le temps du collège a été un merveilleux pour Riley et aujourd’hui, le lycée approche à grands pas. Lors d'un match de hockey, l’entraîneuse de l’équipe d’un lycée repère la jeune fille avec ses amies et les invite pour une semaine d’entraînement dans son établissement. Mais le timing n’aurait pas pu être pire. En effet, au même moment, Riley entre en pleine puberté. Et au quartier général de ses émotions, quatre nouveaux arrivants se mettent à l’aise.

«Vice-versa 2» est tout simplement une superbe réussite. Les sentiments considérés comme négatifs sont abordés ici avec humour et légèreté et le film expose un message clair: chaque émotion est légitime! Le film rappelle alors que notre personnalité est constituée de nos expériences et du large panel de nos émotions, même les plus capricieuses. - LL

«Memoir of a Snail»

Œuvre singulière et marquante, le drame en stop-motion de l’Australien Adam Elliot retrace les malheurs d’une orpheline collectionneuse d’escargots. Chronique tragique et cruelle, toutefois dotée d’humour noir et d’une once d’espoir, «Memoir of a Snail» est de ces œuvres qui embarquent, qui captivent, et dont l’on se souviendra probablement longtemps.

L’atypique Grace provoque immédiatement l’empathie, tout comme le doux Gilbert et la joyeuse Pinky, la seule à croquer la vie à pleines dents. C’est elle qui apportera par petites doses joie et espoir salvateur. À la coquille d’escargot comme refuge, pour se cacher, pour devenir invisible, succèdera ainsi l’envie de se battre contre les cages, celles dans lesquelles on nous enferme, mais surtout celles que l’on crée soi-même. - MG

«Ultraman: Rising»

Poussé par son père, Kenji Sato abandonne sa vie américaine et retourne au Japon afin de reprendre le flambeau familial. C’est maintenant à son tour de devenir le nouveau Ultraman et de protéger la population des dégâts causés par les Kaijū. Mais, prodige du baseball égocentrique, il aimerait bien pouvoir profiter des avantages de la célébrité. Lorsqu’il sauve un petit bébé Kaijū qui semble le prendre pour sa mère, il va devoir faire preuve de maturité et prendre soin du nouveau-né.

Le personnage de Kenji Sato propose une illustration touchante qui saura parler à une communauté issue de l’immigration. Avec ses couleurs éclatantes, l’image capture les regards et transporte facilement le public au cœur de l’aventure. Un bouillon de talent au profit d’une œuvre à ne pas manquer. - MM

«Slocum et moi»

«Slocum et moi» de Jean-François Laguionie © Annecy 2024 / «Slocum et moi»

Dans les années 50, François, 11 ans, vit avec ses parents au bord de la Marne. Son père, personnage taiseux à la Jean Gabin, commence dans le jardin la construction d’une réplique du voilier de Joshua Slocum, marin célèbre pour un tour du monde en solitaire en 1895. Captivé par le journal de bord de Slocum, François l’est tout autant par la construction du bateau, allégorie d’un voyage initiatique et aventure dans laquelle embarque toute la famille.

Quelle joie, à chaque sortie, de découvrir la dernière création de Jean-François Laguionie, poète-cinéaste à qui l’on doit notamment «Louise en hiver» et «Le voyage du prince». Reconnaissable entre mille, son coup de pinceau donne vie à une histoire vraie, propre récit de jeunesse du réalisateur. - LC

«Flow»

Il est seul, il vit sa vie dans la nature, lorsqu'une immense inondation envahit la Terre. Pour sa survie, un chat gris aux yeux jaunes n'a d'autre choix que de se réfugier sur un bateau à voiles. Aucun humain alentour. Une végétation luxuriante immergée à perte de vue, et des ruines comme seule trace de civilisation.

Dans cet environnement aussi fabuleux qu'hostile, le chat doit affronter les dangers : l’eau, les intempéries, ou encore les menaces d’autres animaux, comme cet oiseau qui l'embarque dans ses griffes pour un vol effrayant. Sur le bateau, chat est rejoint par un capybara et un lémurien, puis par un chien et un héron. À bord, ces animaux que tout oppose vont pourtant devoir apprendre à vivre en communauté. - MG

«La Plus Précieuse des Marchandises»

Dans les bois, vivaient une fois un pauvre bûcheron et une pauvre bûcheronne. À côté des wagons qui, chaque jour, traversent la forêt, la bûcheronne prie les dieux du train de lui offrir une marchandise, même une toute petite. Un bébé est jeté d’un wagon: son vœu est exaucé. Dans le froid et la misère de la guerre, la «petite marchandise» et sa nouvelle famille affrontent le pire de la noirceur humaine. Aux tournants de l’histoire, là où esprits et destins se croisent, au gré des rencontres humaines, ce conte brille dans la nuit, petite lueur d’espoir à la flamme vacillante qu’aucun souffle ne peut éteindre.

Porté par une voix profonde et humaniste, le film n’élude pas les horreurs, mais choisit de mettre en lumière le bien, ce que l’homme, respectivement ici la femme, ont de meilleur. «Les sans-cœurs ont un cœur», dit la bûcheronne, puis le bûcheron, dénominateur commun qui relie chaque être humain. S’il ne fallait voir qu’un film sur l’holocauste et que les presque 10 heures du documentaire «Shoah» de Claude Lanzmann vous rebutent, courez voir «La Plus Précieuse des Marchandises». - LC

«La Nuit d’Orion»

Le petit Orion est un anxieux, tout le rend nerveux et des scénarios de fin du monde se déroulent sans cesse dans sa tête. Dans un carnet, il consigne toutes ses peurs, y compris la pire de toutes : la peur du noir. Une nuit, il crie une nouvelle fois de panique sauvage lorsqu'une silhouette sombre se glisse d'un coin de la pièce. L'obscurité en a assez de ces cris et emmène le garçon perturbé dans un voyage qui le libérera définitivement de ses peurs.

Vaincre enfin ses angoisses et commencer à vivre! C'est le message que transmet le film d'animation Netflix «La Nuit d'Orion» qui, outre son attitude affirmant la vie, marque des points grâce à ses personnages craquants et l’excellent scénario de Charlie Kaufman (scénariste notamment de «Eternal Sunshine of the Spotless Mind»). - ME

«Kung Fu Panda 4»

Il est temps pour Po de devenir un guide spirituel. Pour cela, il doit choisir un nouveau Guerrier Dragon pour le remplacer. Mais le panda ne se sent pas encore pour cette nouvelle étape de sa vie. Accompagné de Zhen, il se met en route vers la ville de Juniper, où une magicienne tente de s’emparer du royaume. Ensemble, ils sont bien décidés à vivre une dernière grande aventure.

Huit ans se sont écoulés depuis le dernier volet des aventures de Po, le panda spécialiste d’arts martiaux, mais le Guerrier Dragon n’a rien perdu de sa classe. Et pour ce quatrième long-métrage, le voilà qu’il doit partir à la recherche d’un successeur. Une histoire particulièrement divertissante, pour petits et grands, réalisée par Mike Mitchell et Stephanie Stine et qui doit beaucoup aux envolées musicales de Tenacious D. - PO

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