Jungle Cruise Etats-Unis 2019 – 162min.

Critique du film

L’attraction des parcs se mue en film d’aventure

Sven Papaux
Critique du film: Sven Papaux

Un budget à 200 millions et un report lié à la pandémie, Jungle Cruise peut enfin larguer les amarres. Grâce à un duo Emily Blunt et Dwayne Johnson convaincant, Jaume Collet-Serra réussit un joli film d’aventure pour la famille.

La scientifique Lily Houghton (Emily Blunt) rêve de soigner des maladies grâce à un arbre qui guérirait tout. Elle décide de quitter Londres pour prendre la direction de la forêt amazonienne. Mais pour récupérer les pétales de cet arbre séculaire, il lui faut un capitaine prêt à l’accompagner elle et son frère McGregor (Jack Whitehall). Frank Wolff (Dwayne Johnson) et son rafiot délabré seront ses compagnons de fortune, dans une aventure teintée de surnaturel et de dangers dans une forêt tropicale truffée de pièges.

L’Amazonie et son immense jungle sont un sacré terrain de jeu. Jaume Collet-Serra (Non-Stop, The Shallows) «transforme» l’attraction des parcs Disney en un film d’aventure de facture certes classique, mais avec une pointe de mysticisme. Le pur divertissement, amusant et rythmé, s’inspirant de Pirate des Caraïbes avec un soupçon d’Indiana Jones. La symphonie réglée par Collet-Serra se sert de son duo pour extraire un discours féministe teinté d’aventure. Emily Blunt incarne cette Indiana Jones au féminin et à la façon Disney, bien ancrée dans la feuille de route des studios.

Honorable dans l’effort, Jungle Cruise repose surtout sur le talent d’Emily Blunt et les facéties du grand (par la taille) Dwayne Johnson. Et sans réinventer la roue, comme dirait l’autre, l’odyssée mystico-exotique plaît par son grand bol d’aventures épiques, son humour, ces piranhas voraces, sa forêt incertaine, ses tribus cachées dans une forêt luxuriante. Cette poursuite folle pour traquer ce remède miracle et cet arbre aux pétales guérisseurs qui, au clair de lune, convoque la magie (relative) des tréfonds amazoniens, et on s’y perd avec notre âme d’enfant.

Autre aspect positif: Jesse Plemons dans la peau du méchant Prince Joachim. Dans le costume du chasseur, Plemons nous sort son plus bel accent allemand et ses délicieuses capacités comiques. Toujours excellent, toujours précis, l’acteur américain continue de se constituer une belle moisson de seconds rôles. Et comme une menace n’arrive jamais seule, les âmes errantes et emprisonnées par une malédiction vont nous ramener une seconde couche de vilénies: Edgar Ramirez, recouvert d’effets spéciaux, revient pour se délivrer d’une damnation d’un autre temps - 400 ans se sont écoulés. Une dimension maléfique qui ravive la nostalgie d’un Jack Sparrow et son «Black Pearl». Jungle Cruise est l'archétype même du film familial, une aventure enlevée et plaisante à suivre.

16.08.2021

3.5

Votre note

Commentaires

Vous devez vous identifier pour déposer vos commentaires.

Login & Enregistrement

CineFiliK

il y a 3 ans

“La croisière s’amuse”

Persuadée que l’arbre aux vertus curatives n’est pas qu’une légende, la botaniste anglaise Lilly Houghton se rend au Brésil pour le découvrir. Escortée par son cher frère, elle embarque sur le rafiot de Frank Wolff, un bonimenteur de première.

Quand l’intrépide Mary Poppins défie The Rock, il y a des étincelles dans l’air. Aucunement intimidée par la montagne de muscles, Lillindiana lui tient tête et impose ses choix. Quant au troisième larron, plus coquet que sa sœur en pantalon, il participe follement à la mascarade en se révélant. Le trio improbable tient bon la barre dans cette relecture féministe et inclusive de l’attraction incontournable de Disneyland. Mais à l’écran, le numérique a remplacé l’artisanat des automates. Dans cette jungle à la Jumanji, serpents, jaguar, araignées et oiseaux animés ne suscitent ni la peur ni le rêve. Quant à l’Amazonie hawaïenne, elle n’est guère mise en valeur par un montage rapide et furieux préférant privilégier l’action, quitte à nous imposer un sous-marin allemand dans les eaux de ce long fleuve intranquille.

La croisière s’amuse donc, mais lassé par trop d’effets et un scénario bien prévisible, le spectateur débarque avec un petit mal de mer.

(5.5/10)Voir plus

Dernière modification il y a 3 ans


Autres critiques de films

Vaiana 2

Gladiator II

Conclave

Red One