Silence Italie, Japon, Mexique, Taïwan, Etats-Unis 2016 – 161min.

Critique du film

Silence

Critique du film: Geoffrey Crété

Japon, XVIIème siècle. Alors que le pays a lancé une Inquisition pour balayer la religion chrétienne, les prêtres jésuites Sebastião Rodrigues et Francisco Garupe apprennent que le père Ferreira aurait renoncé à sa foi. Incapables de l’accepter, ils décident de partir à sa recherche, conscients des dangers qu’ils devront affronter. Ils arrivent ainsi dans un pays en plein bouleversement où tous les Chrétiens, eux y compris, sont poursuivis sans relâche…

Deux décennies que Martin Scorsese pense à l’adaptation du roman de Shūsaku Endō, qui rappelle la place centrale qu’occupe la foi dans son cinéma. Après une série de films plus ou moins faciles et façonnés dans sa zone de confort (Shutter Island, Hugo Cabret, Le Loup de Wall Street), le cinéaste revient donc vers une certaine forme d’audace, d’autant plus remarquable que Silence est une œuvre classique – dans le sens noble. Pas d’effets de style, de mise en scène spectaculaire ou de séquences choc : la caméra de Scorsese disparaît derrière la quête spirituelle et les interrogations profondes de ses prêtres, interprétés par Adam Driver (le grand méchant des nouveaux Star Wars) et Andrew Garfield, excellent. Silence n’est pas forcément une œuvre facile et aimable, mais elle n’en demeure pas moins fascinante et importante dans la carrière du réalisateur.

20.02.2024

3

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Commentaires

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seemleo

il y a 7 ans

Silence fait partie des rare films que l'on oublie pas et qui nous habite longtemps après l'avoir vu. C'est une oeuvre riche à plusieurs points de vue. La construction narrative impeccable repose sur une mise en scène foisonnante, inspirée et une thématique passionnante.

Martin Scorcese qui est l' un des plus grands cinéastes vivant ne s'est pas facilité la tache. Il s'essaie au cinéma naturiste à la Kechiche.

Du coup, rien n'est épargné au spectateur et l'empathie avec les prêtres catholiques portugais est total. Le spectateur perçoit la confrontation désastreuse des deux civilisations, la foi incroyable et l'ignorance des occidentaux, la cruauté, le pouvoir et l'intelligence des bouddhistes et le cheminement intérieur du héros principal.

Seul bémol, Scorcese aurait pu ramasser un brin son histoire. La longueur de certaines scènes et leur répétition peuvent lasser une grande partie du public.Voir plus


CineFiliK

il y a 7 ans

“Chemin de croix”

En mission dans le Japon de 1633, le père Ferreira n’a plus donné signe de vie. Ses disciples, les prêtres Rodrigues et Garupe, se lancent à sa recherche. Ils quittent le Portugal pour s’engager dans un douloureux périple au sein d’une terre hostile au catholicisme.

La dernière tentation du pieux Martin Scorsese a tout d’un long chemin de croix physique et spirituel. Une relecture de la Passion du Christ mettant à l’épreuve Andrew Garfield, déjà bien malmené dans le Tu ne tueras point de Mel Gibson. Trahison, arrestation, jugement, humiliation, martyre et crucifixion. Faut-il abjurer sa foi pour sauver des vies ? Ne serait-ce pas le dû d’un orgueil démesuré que de s’y refuser ? Mais renoncer à ses croyances n’est-ce pas nier qui nous sommes ? Des questions, des appels au secours laissés sans réponse. Le doute s’installe et affecte les âmes. Les joutes verbales entre le prêcheur et l’apostat, l’Orient et l’Occident, captivent le plus. Évoquant la colonisation intéressée d’un territoire et des esprits, elles interviennent après une trop longue mise en place. On regrettera également quelques maladresses fâcheuses telles que le choix abusif de l’anglais en tant que langue commune, un tyran japonais proche de la caricature et la voix pénétrable d’un dieu qui finit par briser le silence.

7/10Voir plus

Dernière modification il y a 7 ans


regis_m

il y a 7 ans

Scorsese évoque là une époque, le XVIIe siècle, où la religion, dans tous les pays du monde, était toute puissante, détenant le pouvoir politique et judiciaire. Ce film raconte l’histoire d’un prêtre jésuite ne vivant que pour et par sa foi chrétienne, qui décide de partir au Japon retrouver son mentor disparu, dont on dit qu’il aurait renié sa religion, alors même qu’il a œuvré à developper le christianisme en terres bouddhistes. Il part à sa recherche, convaincu de la noblesse de sa mission, malgré les dangers qui l’attendent.

On sent que le réalisateur a laissé grandir cette histoire en lui pendant de longues années. Peut-être trop longtemps. Les thèmes sont nombreux, les questions soulevées vastes, complexes, avec d’interminables ramifications. On se retrouve à réfléchir sur les multiples mécanismes de défense utilisés par le Pouvoir voyant d’un mauvais œil débarquer des étrangers perturbateurs dont le prosélytisme peut être taxé de dérangeant. Mais on s’interroge aussi sur la notion de foi, et de compréhension d’une doctrine, ou tout simplement d’idées. La barrière de la langue n’aidant pas…

C’est assez bien foutu, comme film, c’est puissant, très puissant, même. Mais on réalise bien vite que ce n’est pas tant l’histoire d’un ou de plusieurs hommes qui compte ici, mais la manière dont sont décortiqués des mécanismes. On en sort finalement sonné, avec plus de questions que de réponses, et ce sentiment de grande inanité qui laisse sans voix. A recommander si vous souhaitez passer plus de deux heures de réflexion, devant une photographie et des atmosphères où la menace est sans cesse présente.

PS : ces temps, pas mal d’inscriptions sur ce site où le 1er et unique avis met 1 étoile avec des mots comme : lent, long, ennuyeux, interminable etc… Je ne parle même pas de ceux qui viennent uniquement pour démollir les avis, et dégueuler sur un film sans que l’on puisse savoir ce qu’ils aiment dans le 7ème art. Alors oui, ce film est d’un ennui mortel (je dirai même carrément chiant, n’ayons pas peur des mots) si vous faites partie de celles et ceux qui consultent leur whatsapp, facebook, twitter et instagram toutes les deux minutes au cinéma, si vos sources d’information se cantonnent à ces 4 sites cités, et si vous êtes incapable de lire un livre ou un article de plus de 10 lignes.Voir plus


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